(Texte tiré d'un "Paroissien" du XIXe siècle, lu par le recteur David Chenet lors de l'homélie de la messe du 14 juillet 2024)
Jésus, mon Seigneur, Dieu de bonté, Père de miséricorde, je me présente devant vous avec un cœur humilié, contrit et repentant. Je vous recommande ma dernière heure et ce qui doit la suivre.
Quand mes pieds immobiles m'avertiront que ma course en ce monde est près de finir, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mes mains tremblantes et engourdies ne pouront plus serrer le crucifix contre mon coeur, et que malgré moi, elles le laisseront tomber sur mon lit de douleur, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mes yeux, voilés et troublés par l'effroi d'une mort imminente, porteront vers vous leurs regards incertains et mourants, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mes lèvres froides et tremblantes prononceront pour la dernière fois votre adorable Nom, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mes joues pâles et livides inspireront aux assistants la compassion et la terreur, et que mes cheveux baignés des sueurs de la mort, se dressant sur ma tête, anaonceront ma fin prochaine, miséricordieux Jésus, ayez pilié de moi.
Quand mes oreilles, près de se fermer à jamais aux discours des hommes, s'ouvriront pour vous entendre prononcer la sentence irrévocable qui fixera mon sort pour toute l'éternité, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mon imagination, agitée par des fantômes horribles et effrayants, sera plongée dans des tristesses mortelles, que mon esprit troublé par le souvenir de mes iniquités et par la crainte de votre justice, luttera contre l'ange des ténèbres, qui voudrait me dérober la vue consolante de vos miséricordes et me jeter dans le désespoir ; miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mon faible coeur, oppressé par les douleurs de la maladie, sera saisi des horreurs de la mort, et brisé par ses combats contre les ennemis de mon salut, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand je verserai mes dernières larmes, symptômes de ma dissolution prochaine, recevez-les, ô mon Jésus, en sacrifice d'expiation, afin que je meure comme une victime de pénitence, et, dans ce terrible moment, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mes parents et mes amis, assemblés autour de moi, s'attendriront sur mon douloureux sort, et vous invoqueront en ma faveur, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand j'aurai perdu l'usage de tous les sens, que le monde entier aura disparu pour moi, et que je gémirai dans les angoisses de la dernière agonie et les affres de la mort, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand les derniers soupirs de mon cœur presseront mon âme de sortir de mon corps, acceptez-les comme venant d'une sainte impatience d'alIer à vous ; et vous, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mon âme, sur le bord de mes lèvres, sortira pour toujours de ce monde, et laissera mon corps pâle, glacé et sans vie, acceptez la destruction de tout mon être comme un hommage que je viens rendre à votre Majesté divine ; et alors, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Enfin, quand mon âme paraîtra devant vous, et qu'elle verra pour la première fois la splendeur immortelle de votre majesté, ne la rejetez pas de votre présence, mais daignez me recevoir dans le sein de vos miséricordes, afin que je chante éternellement vos louanges. Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
ORAISON.
Dieu, qui, en nous condamnant à la mort, nous en avez caché l'heure et le moment, faites que, passant dans la justice et la sainteté tous les jours de ma vie, je puisse mériter de sortir de ce monde dans votre saint amour, par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec vous, dans l'unité du Saint Esprit. Ainsi soit-il.